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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Le soleil ne tue pas l'africain

Depuis quelques années déjà, on constate les effets désastreux de la montée de l'océan qui ravage toutes les plages de Saly et de Saint-Louis. Les hôtels de la région côtière se protègent vaille que vaille contre les assauts des vagues en édifiant des murs de sacs de sable que les grandes marées réduisent à quelques chiffons de papier.

 

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Pourtant ici personne ne se soucie des répercussions de la hausse des températures sur la santé des populations

 

 En effet, contrairement à l’Occident ou le froid est perçu comme un redoutable facteur contre lequel les stratégies de lutte au plan individuel et communautaire existent et sont en permanence améliorées, en Afrique, la chaleur est plutôt perçue comme une donnée normale de l’environnement. Toujours présente, souvent conviviale, parfois accablante, elle ne laisse personne froid. Aussi, la lutte contre elle est sommaire, disparate et tient plus à la recherche du confort qu’à la lutte pour la survie. Sauf que la hausse des  températures tous azimuts qui s’observent actuellement sur l’ensemble du continent a décuplé le caractère morbide de la chaleur. Le constat est unanime, les inquiétudes partagées, mais au niveau comportement, c’est la résignation qui domine.

 

On constate des températures moyennes, aussi bien diurnes que nocturnes, en permanence  élevées (30°C-35°C) avec des pics qui avoisinent les 45-50°C. L’année 2016 semble d’ailleurs confirmer la tendance. Les températures normales saisonnières sont partout pulvérisées en ce début d’année où la saison chaude ne fait que commencer.

 

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Ainsi, la chaleur, provoque des déshydratations qui troublent le métabolisme général de l’organisme  et entraîne des complications souvent fatales. Les températures caniculaires observées actuellement contribuent donc directement à la mortalité par maladies cardiovasculaires ou respiratoires, en particulier chez les personnes âgées, les malades, les enfants etc. Les ardents rayons solaires brûlent superficiellement la peau et la cornée, blessent les cellules et les chromosomes et dénaturent ces deux tissus, ce qui annoncent une recrudescence des cancers de peau et des maladies des yeux dans les années à venir dans le rang des paysans, ouvriers, artisans et manœuvres, condamnés à travailler sous le soleil toute la journée. Par ailleurs, la réduction de la quantité d’air qui accompagne les vagues de chaleur est responsable des troubles respiratoires. Les concentrations en pollen et autres allergènes sont également plus élevées en cas de chaleur extrême. Elles exacerbent les crises d’asthme, de grippe et autre maladies respiratoires. L’accroissement des températures s’accompagne donc d’une augmentation de la morbidité des maladies cardiovasculaires et respiratoires.

 

 

Comme on le voit, après le péril de la faim et du paludisme, c’est le péril de la chaleur en Afrique qui qui est la nouvelle menace du continent noir. Pourtant, malgré tout le bruit autour du réchauffement climatique et surtout la réalité de ce réchauffement, aucune prise en charge, aucune sensibilisation, aucune campagne ne s’organise pour limiter les effets négatifs du réchauffement sur la santé individuelle et collective des africains.

 

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Aucune voix autorisée ne dit à l’homme africain pendant la saison chaude, comme il est de coutume en Occident pendant l’hiver, comment se préserver contre le soleil et la chaleur. La raison réside probablement dans cet adage assez familier sur le continent qui dit : « le soleil ne tue pas l’africain ».

 

 

Le fait est qu’à l’exception des quelques privilégiés chez qui le domicile, la voiture et le bureau sont climatisés et qui échappent aux affres de la chaleur à tout moment et des moustiques la nuit, la grande majorité des africains subit le tourment de la chaleur en permanence  et celui encore plus traumatisant des moustiques dés la tombée de la nuit. Actuellement, la baisse de la température ambiante au coucher du soleil qui faisait jadis le charme des soirées en Afrique s’observe de moins en moins. Malgré le coucher du soleil, la température ne baisse plus systématiquement ce qui fait que la température nocturne reste souvent très élevée obligeant la majorité, non équipée en matériel de climatisation, à se dévêtir le soir à la maison.

Or, aussitôt après le coucher du soleil, c’est le ballet des moustiques qui commence,  avec en prime, bourdonnements agaçants et piqûres sur toutes les parties dénudées du corps, ce qui contraint à ne pas se dévêtir. Ainsi, se dévêtir pour s’aérer mais en s’exposant aux moustiques ou se  vêtir pour se protéger contre les moustiques et supporter les affres de la chaleur, tel est le dilemme auquel se trouve de nos jours confrontée, dans son intimité, la majorité des africains dès le coucher du soleil. Naturellement, chacun le gère comme il peut.

 

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03/02/2018
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