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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Sénégal 2014 (2) Le grand Mamadou premières visites

 

si vous cliquez sur mes photos, elles s'agrandiront....

Nouvelles (suite)....

 

Ce dimanche matin, j'ai fait quelques courses au Casino (un beau poulet cuit coûte 7 euros)

j'avais le choix entre quelques poulets cuits, des petits et des plus dodus, en Afrique, c'est le même prix, on ne pèse pas... surtout ne pas oublier le produit moustiques car ces drôles de bêtes profitent de la moindre ouverture de porte pour se faufiler à l'intérieur...

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Le midi, Abi arrive avec Mamadou, mon ami peul de Khomkhoma, je lui dois tout car c'est par lui que je connais Abi. Mamadou est un grand musulman, chef de tribu qui vit avec ses deux femmes et sa maman à khomkhoma, il passe ses journées dans l'immobilier (il vend des parcelles de terres) toujours appelé par l'un ou l'autre sur l'un de ses deux portables qui ne le quittent jamais. Il parle le polaar et le wolof ainsi qu'un français très châtié mais sait très bien se faire comprendre, pétri d'humour et de la jovialité sénégalaise... c'est un bon repas autour d'une petite table intime à trois.

Splendide soirée avec tous les projets devant nous.

Le lundi matin, le marchand de poisson s'affaire à nous vendre 5 soles pour 6 euros, toutes dépiautées devant la maison à même le trottoir...L'après-midi cours de wolof avec ma prof...

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En soirée, c'est la sœur d'Abi et Sidi un ami qui atterrissent à la villa Paradis pour souper : poissons toujours avec riz et légumes du jour, la soirée s'anime devant la musique de youtube (Pavarotti – Zuchero – BC – et Michael Jackson. Nous connaissons les premières ruptures d'électricité, branchement sur batterie à l'économie toutes machines bouffeuses d'électricité s'éteignent automatiquement !) La soirée finira par quelques danses africaines au salon sur la musique de Tity et Bousou Diouf, les conversations naissent sur le terrorisme musulman, Sidi a étudié en France et vraiment je suis surpris de sa tolérance et de sa grande distanciation vis-à-vis de ces extrémismes, l'Islam et le Coran sont emplis de la paix. Il nous faut ramener nos hôtes sur la grand route, tout est noir, l'éclairage public est éteint, atmosphère curieuse qui n'empêche nullement des tas de sénégalais à prendre l'air frais du soir après la très lourde chaleur diurne.

Ce mardi, lever déjeuner et puis en route vers Saly avec Abi pour refaire le double des clefs pour elle, elle s'engouffre dans un taxi collectif, direction Ngueykokh où elle retrouvera ses enfants et sa grande famille là-bas.

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Le midi, c'est le dîner chez Zale avec son voisin Cheik, la tiboudienne, le plat traditionnel dans tout le Sénégal, un régal, un grand plat rond pour 4 ou 12 personnes avec riz poissons et légumes, à déguster avec 4 cuillères, un enfant de passage mange avec nous, il a à peine 5 ans...

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Retour à la villa et soirée avec Cheik, un orage violent s'annonce, rupture d'électricité à nouveau, batteries...le vent de tempête saharienne se soulève annonçant la pluie qui ne tardera pas, pluie à gogo empêchant mon ami de repartir en vespa vers M'Bour dans sa famille, le tonnerre gronde, tout se calme d'un seul coup et Cheik peut profiter de l'accalmie qui – semble-t-il – ne sera que passagère. Coup de fil à Abi et dodo car demain s'annonce une toute grande journée :

 

Les retrouvailles avec mes amis peuls de khomkhoma, le rendez-vous est fixé sur la route Saly M'Bour avec Jo notre instituteur catholique. Rencontre avec Wolé, Binta la chef de tribu, les femmes du villages et...les enfants,

 

J'écris en traitement de texte car tout le réseau internet et coupé, demain matin, je ferai un copier/coller... à bientôt...

 

Et oui, ce mercredi 10 septembre, je l'avais rêvé depuis la France et ma petite Belgique : à la rencontre de mes amis peuls à khonkoma !

Comme prévu, mon ami Jo vient de M'Bour en taxi, je l'attends au croisement de la grand route Saly-M'Bour, à ce croisement tout s'anime : des quatre côtés des femmes, des enfants derrières des étales de fruits et légumes, le petit commerce sénégalais y est toujours en effervescence, de jour comme de nuit, on y trouve de tout, les fruits se vendent à la pièce, ici c'est la tradition séculaire, tout prix doit être marchandé (le kilo de bananes coûte 700 FCFA = 0,70 cents d'euros)

Retrouvailles avec mon ami Jo, instituteur à khonkhoma, catholique pratiquant, l'homme des grands principes, l'ami qui tranche tous les petits problèmes que je peux rencontrer ici. A peine quelques kilomètre parcourus que nous sommes arrêtés par un barrage de police, ils arrêtent toutes les voitures pour … contrôles, cela prend du temps, bref, le marché se solde par le paiement de 1500 FCFA, nous participons à mesure de 500 FCFA chacun et nous voici repartis pour 15 kilomètres.

Nous traversons Grandigal puis Nguekohk puis nous arrivons à Sindia, grand carrefour M'Bour-Thiès, là nous changeons de taxi pour nous engouffrer dans un autre plus grand qui emmène ses clients vers Thiès, nous, nous arrivons à destination après 4 kilomètres.Nous sommes serrés comme des sardines, nous sommes peut-être douze alors qu'il n'y a que 6 places...Bref pour vous donner une idée : taxi (collectif) Saly-M'Bour (100 FCFA) M'Bour-Sindia (500 FCFA Sindia-Khonkhoma (200 FCFA) 20 kilomètres pour 1,20€...

Dès l'entrée dans le village peul, je ne me reconnais plus, tout y est verdure partout, la végétation y a envahi tous les petits sentiers de maisons en maisons, au loin, un groupe d'homme et d'ados s'affairent à « déblayer » un sentier avec de longues serpettes tout le monde en cadence, à ma vue (l'homme blanc dit ici « toubab » est très vite aperçu) des cris fusent de toutes parts : « guy, guy, guy... c'est une joie essentielle de pouvoir se réchauffer à la chaleur de cet accueil, c'est un grand bonheur de m'épanouir parmi eux, avec eux, j'avoue que souvent la couleur de ma peau me gêne, je répète souvent ceci : « man, douma toubab, man miit cougnoula ! » moi je ne suis pas blanc, je suis noir de peau et de cœur ! Cet exercice est périlleux : il convient à tout prix de ne pas tomber dans le piège facile de la vedette, je dois parfois freiner leur vénération qui m'indispose grandement...alors, je libère toutes mes émotions en me retrouvant parmi eux

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Les poignées de mains, les accolades s'enchaînent comme des myriades d'amitié et de fraternité

J'esquisse quelques phrases en wolof que j'ai apprises en Europe et qui me font entrer dans le royaume des peuls ! Çà et là travers les sentiers, des villageois font des gestes d'amitié au loin, et puis, c'est le centre du village et les retrouvailles avec Binta, la chef du village et sa fille Wolé, ma traductrice, le cœur est au bord des larmes...

 

Ce samedi soir, souper à la villa avec Abi Joe et Mamadou Ka...au menu, légumes froids, potage de pâtes et pizza.

 

Ce dimanche, j'ai promis à Mamadou de revisiter ses amis peuls, je quitte la résidence, le sac en bandoulière, à l'intérieur, une grande bouteille d'eau, des biscuits, des médicaments et les premières photos des villageois....une centaine !

Après trois taxis, j'arrive à la demeure de Mamadou, une maison tout en longueur 3 portes d'entrées : la première pour sa première femme, la deuxième pour sa...deuxième femme et la troisième pour sa maman. Nous décidons de faire le tour du village afin de distribuer les photos, toujours le même accueil partout, chaque famille mononucléaire vit dans son petit espace : femmes, enfants, frères, cousins et parents. Emotion à la vue des photos « papier », celles-ci passent de mains en mains y compris celles des enfants, elles repassent 10 fois...20 fois... de maison en maison, le même cérémonial, la même gratitude, le même engouement, les mêmes amitiés.

 

L'heure du dîner a sonné, dans chaque case, les femmes et les jeunes filles s'activent à la cuisine, petites huttes aux toits de paille d'arachide, rondes séparées de l'habitat principal.

Chez mes amis peuls, les plats se succèdent, toujours plus fournis, toujours riz et poissons accompagnés de légumes (navets, aubergines, oignons, bissap...)

Le repas de midi dure la moitié de l'après midi car le même service est offert dans 3 ou 4 familles successives, on mange à même le sol sur des nattes à l'ombre des arbres, aujourd'hui, un léger vent vient rafraîchir l'humidité de saison...après chaque repas, c'est la cérémonie du thé, excellent, très sucré réchauffé sur de minuscules barbecues ronds et servis dans de petits verres, la coutume veut que l'on sert l'invité d'abord puis l'aîné des hommes, ensuite les autres hommes et puis les femmes.

 

Dans le milieu de l'après-midi, vers 16 heures, les hommes se rendent à la mosquée, un petit bâtiment au centre du village pour prier... (à suivre)

 

 

 

 

 



15/09/2014
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